Dix députés ont écrit à Gérald Darmanin pour lui demander d’être « vigilant » face à l’association les Remparts de Lyon et d’autres groupes d’extrême-droite, et “de trouver tous les moyens qui pourraient mener à leur dissolution”. Une initiative de Thomas Rudigoz, député Renaissance de Lyon. Alors qu’il était maire du 5e arrondissement, il avait assisté à la résurgence de ces groupements.
« Lyon, le 29 novembre 2022
Monsieur le Ministre,
Au cours du dernier mandat, vous avez procédé à la dissolution de plusieurs groupuscules violents d’extrême droite tels que Génération Identitaire, l’Alvarium ou encore les Zouaves Paris. Ces décisions courageuses, qui faisaient suite à celle de votre prédécesseur Christophe Castaner de dissoudre 7 autres associations ou groupements de fait ayant des activités similaires, a permis de limiter un certain nombre d’activités proposées par les individus qui les composent. Agressions, menaces, propos haineux, les motifs pour justifier ces dissolutions étaient légion.
Ces dernières semaines, à l’occasion de manifestations haineuses, aux relents racistes et à la xénophobie assumée de nouveaux groupuscules ont été mis en lumière. C’est notamment le cas des « Remparts de Lyon», un groupement apparu récemment principalement sur les réseaux sociaux et qui s’est illustré lors d’un rassemblement à Lyon le vendredi 21 octobre.
Malgré leur création récente et leur tentative de ripolinage, « d’identitaire » à « enraciné », le discours qu’ils portent et leurs lieux de rendez-vous ne laissent aucun doute sur la finalité violente et leur filiation. Notre action doit donc être résolue contre les Remparts ou tout autre groupe qui pourrait faire son apparition dans les prochains mois et trouver tous les moyens qui pourraient mener à leur dissolution.
Cependant, si les services qui sont sous votre autorité décidaient d’aller dans ce sens, il sera nécessaire d’accompagner cette démarche d’une attention particulière concernant certains aspects de leur activité qui sont restés sous les radars jusqu’à présent tels que le bar qu’ils utilisent comme quartier général, « la Traboule », ou leur salle de boxe, « l’Agogé ». Ces lieux de vie identitaires permettent depuis plusieurs années à des groupes d’extrême-droite de se réunir malgré les dissolutions. En effet, malgré le faisceau de preuves accablants contre Génération Identitaire conduisant à leur dissolution, ces sites ont pu maintenir leurs activités.
De ce point de vue, nous tenons à rappeler les efforts réalisés par la ville de Lyon, sous l’impulsion de l’ancien maire Georges Képénékian lors de la précédente mandature, qui a utilisé tous les outils administratifs à sa disposition pour tenter de faire fermer ces lieux. Malheureusement, l’arsenal juridique des collectivités est insuffisant de ce point de vue et une collaboration avec vos services est essentielle. Nous souhaiterions donc que toute action de dissolution puisse entrainer la fermeture définitive de ces espaces. Leur fermeture permettrait d’endiguer leur développement et de limiter leurs capacités de réunion
Monsieur le Ministre, nos récents débats sur le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur ont été l’occasion de montrer notre volonté partagée de lutter contre les groupuscules violents d’extrême-gauche et d’extrême-droite grâce à l’adoption à l’unanimité, avec votre avis favorable, d’un amendement que j’ai déposé. Ces événements récents nous prouvent à quel point nous devons maintenir notre vigilance et notre détermination pour juguler cette violence.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos salutations respectueuses.
Thomas Rudigoz, député du Rhône
Anne Brugnera, députée du Rhône
Julie Delpech, députée de la Sarthe
Guillaume Gouffier-Cha, député du Val-de-Marne
Nadia Hai, députée des Yvelines
Laurence Heydel-Grillere, députée de l’Ardèche
Ludovic Mendes, député de Moselle
Didier Paris, député de Côte-d’Or
Patrice Perrot, député de la Nièvre
Sarah Tanzilli, députée du Rhône »
