Paris 2024 : La ruée vers l’Or des athlètes régionaux

À un an du début des Jeux Olympiques, il est toujours difficile de faire des pronostics. Mais une chose est sûre : les athlètes de la région Auvergne-Rhône-Alpes devraient porter haut les couleurs tricolores l’an prochain. Si certains se sont déjà illustrés à Tokyo, d’autres pourraient profiter des encouragements de leurs proches et du public pour monter sur le podium. Petite revue d’effectif. Dossier réalisé par Jean-Marc Paillous “Comment expliquer la réussite, la très forte présence des athlètes, de la région au Jeux Olympiques ? Tout simplement parce qu’il y a une grande culture de sport en Auvergne Rhône Alpes” , répond du tac au tac Annouck Curzillat, médaillée de bronze en triathlon paralympique et licenciée à Lyon. “C’est une terre de sports, de sports d’hiver avec des montagnes et des stations prestigieuses et un territoire parfait pour les pratiques estivales. Il y a des sommets, des lacs, des grands espaces, de bonnes infrastructures pour faire du vélo, du triathlon, de l’aviron, de l’escalade. En plus la situation géographique idéale, à proximité de l’Italie, de la Suisse favorise les échanges.” Il y a effectivement une tradition olympique : la région a organisé trois Olympiades : à Chamonix en 1924, à Grenoble en 1968 et à Albertville en 1992. Plus de la moitié des 2 millions de sportifs licenciés comptabilisés entre les Alpes, le Jura et le Massif Central le sont dans une discipline olympique. Pour Mélina Robert-Michon, qui s’apprête à participer à ses septièmes Jeux Olympiques en athlétisme, le tissu économique peut aussi expliquer les nombreuses sélections des sportifs locaux. “Il y a beaucoup d’entreprises dynamiques susceptibles de soutenir les athlètes dans leur préparation.” affirme- t-elle. “De nombreuses PME nouent des liens avec des sportifs dont ils sont proches géographiquement. Leurs dirigeants et leurs employés, qui pratiquent souvent une activité, peuvent les croiser régulièrement et ils partagent les mêmes valeurs, le même style de vie” . Sur les 107 sportifs “médaillables” aux JO de Paris identifiés par l’agence nationale du sport, plus d’une vingtaine est originaire de Lyon et ses environs. LES SPORTS COLLECTIFS EN LUMIÈRE À Tokyo, en 2021, les trois quarts des médailles ramenées par des champions de la région provenaient des sports collectifs: huit en basket et une en rugby à 7. L’an prochain, le scénario devrait être identique. Les basketteurs avec plusieurs équipes de haut niveau en Rhône-Alpes, notamment le célèbre club de l’ASVEL ont encore de grandes chances de monter sur le podium. À Tokyo, les filles avaient pris la troisième place et les garçons, auteurs d’un parcours remarquable au Japon, la deuxième. Marine Johannes, Alexia Chartereau, Héléna Ciak et Sandrine Gruda, toutes quatre médaillées ont encore fait une excellente saison avec le club de la région lyonnaise en remportant l’Eurocoupe et le championnat. Très aguerries, elles pourraient faire partie de l’ossature de l’équipe. Si Marine Johannes, une des meilleures joueuses du monde qui fait cet été le bonheur de l’équipe américaine de New-York, évolue toujours à son niveau, les Bleues devraient s’illustrer sur les parquets parisiens. Chez les garçons, les espoirs sont également de mise. À 36 ans, Nando de Colo, le très expérimenté leader de l’ASVEL, qui a joué en NBA et qui a déjà été champion d’Europe avec Moscou, pourrait encore apporter toute son adresse et son sens tactique à l’équipe. Il sera très probablement accompagné par celui qui est regardé comme le nouvel espoir du basket mondial Victor Wembyama passé par l’écurie de Tony Parker en 2022. Guerschon Yabusele qui a été formé entre 2013 et 2015 à Roanne et qui a fait une saison à l’ASVEL devrait lui aussi être retenu dans le groupe. En football, malgré la présence de Rayan Cherki et Bradley Barcola, les deux talentueux attaquants de l’OL, la place sur le podium n’est pas garantie. Les moins de 23 ans au cœur du projet Paris 2024 sortent d’un championnat d’Europe décevant. En Géorgie et en Roumanie, ils ont été éliminés en quart de finale par des Ukrainiens surmotivés. L’ailier gauche de Villeurbanne de 20 ans a eu beau comptabiliser 2 buts et 2 passes décisives en quatre matchs, les Bleuets n’ont pas vraiment confirmé les espoirs placés en eux. Mais si le prodige Kylian Mbappé et Raphael Varane, qui ont plus de 23 ans, renforcent l’équipe, tout est possible. Les regards seront plutôt tournés vers les filles qui ont montré par le passé qu’on pouvait compter sur elles. Parmi celles-ci, on compte plusieurs cadres de l’Olympique Lyonnais : Wendie Renard, Selma Bacha, Amel Majri, Eugénie Le Sommer et la jeune espoir de 19 ans Vicki Bècho qui a joué 30 fois dont huit comme titulaire cette année avec l’équipe première. Elles auront l’avantage de jouer dans des stades qu’elles connaissent bien puisqu’elles joueront le 25 et 31 juillet 2024 au Groupama Stadium et le 28 juillet à Saint-Etienne lors de leurs matchs de poule. Outre-Atlantique, le football est le sport numéro 1 chez les jeunes filles. Les Américaines et les Canadiennes, tenantes du titre, partiront favorites mais bien menées par leur nouveau coach, Hervé Renard, les Françaises peuvent se couvrir d’or. Si en volley, il n’y a pas de joueur ou joueuse originaire de la région ou évoluant dans la région, en rugby à 7, on pour- rait retrouver deux sportives du LOU, Séraphine Okemba et Chloé Jacquet, sur les terrains. En 2021, les Bleues s’étaient inclinées en finale devant la Nouvelle-Zélande 26 à 12 après avoir éliminé les Anglaises en demi-finale: 26 à 19. À Rio déjà, elles s’étaient parées d’argent. On peut espérer que sur leurs pelouses, elles fassent au moins aussi bien. Chloé Jaquet qui était du voyage à Tokyo il y a deux ans, se régale à l’idée de repartir pour une nouvelle aventure avec les Bleues. En revanche, chez leurs homologues masculins, aucun joueur de l’équipe de France de rugby à 7 n’évolue en Auvergne- Rhône-Alpes. Idem pour le handball chez les garçons et les filles. L’or sera peut-être au rendez-vous comme au Japon mais les clubs de nos territoires n’envoient pas ou plus beau- coup d’athlètes en équipe de France. HABITUELLES DISCIPLINES OLYMPIQUES Encore une fois, l’attention se portera sur certaines disciplines habituellement pourvoyeuses de médailles. Au premier rang se trouve l’aviron. Lyon a un beau centre d’entraînement national au lac de Miribel et dans la région, il existe de belles bases comme Aiguebelette ou Vichy. La Savoie compte le plus grand nombre de licenciés en France. Hugo Boucheron et Matthieu Androdias ( Lire portrait ) qui avaient remporté l’or au Japon repartent en campagne. Après un coup de mou post-olympique, les deux compères sont de nouveau compétitifs même si Mathieu a été victime d’une infection en début d’été. Ils défendront très chèrement leur titre acquis en deux de couple poids légers. En 2022, ils ont décroché un deuxième titre de champions du monde en République Tchèque après leur premier sacre continental obtenu en 2018 en Bulgarie et cette année, en avril, ils ont emporté le titre de champions de France de skiff. Ils ne seront pas seuls, ils devraient être imités par Laura Tarantola. La native d’Annemasse, brillante à Tokyo avait « touché » l’argent à Tokyo en deux de couple poids légers. Toujours performante avec sa coéquipière, la francilienne Claire Bové, la licenciée du club d’aviron de Grenoble s’apprête à défier une nouvelle fois les paires Américaines et Anglaises. Ces trois-là seront sans doute accompagnés par Ferdinand Ludwig et Emma Lunatti, tous deux membres de l’Aviron Grenoblois. La surprise l’an prochain pourrait venir de frères jumeaux, Guillaume et Thibaud Turlan, en quatre de couple sans barreur qui portent eux aussi les couleurs du club isérois. Au bout de 3 mois sur cette embarcation, et très peu de vécu avec leurs partenaires, ils ont fini 3e au championnat d’Europe. Cela serait une grosse côte mais ils ont suffisamment de talent et de motivation pour y croire.En athlétisme, sur les 1810 athlètes attendus, quelques-uns défendront l’honneur de la région avec en tête, la doyenne Mélina Robert-Michon, 44 ans, qui participera à sa septième Olympiade. La discobole a déjà connu l’argent à Rio, en 2016. Elle aspire à remonter sur le podium, ce qui est envisageable puisqu’elle se rapproche peu à peu, de son record personnel et retrouve un niveau intéressant. “Les JO, c’est toute ma vie”. confie celle qui a 21 titres de championne de France à son actif. “ J’avais envie de vivre cette aventure en famille. À Tokyo, j’avais pu partager ces moments uniques avec mon compagnon qui est aussi mon entraîneur. Je n’avais pas pu amener mes deux filles, je voudrais leur faire découvrir cette ambiance magnifique à Paris. J’aime la compétition, la pression, elles me poussent à donner le meilleur et à repousser mes limites.” La Lyonnaise sera probablement accompagnée d’Alexandra Tavernier, médaillée de bronze aux Mondiaux de Pékin en 2015 au lancer du marteau. À Tokyo, l’Annécienne avait terminé 4ème et aimerait prendre sa revanche. La record-woman française du marteau a remporté un quatorzième titre de championne de France en février et fini cinquième du récent meeting de Paris en juin. Elle qui aura 30 ans, l’an prochain pourrait être suivie en sélection par son petit frère Hugo, 22 ans, qui commence à faire parler de lui dans l’épreuve du marteau. UNE HISTOIRE DE FRATRIE À LA PERCHE En saut à la perche, si la médaille d’or semble promise au Suédois Armand Duplantis, qui survole la discipline depuis 4 ans avec un record à 6 mètres 22, les Auvergnats peuvent tirer leur épingle du jeu. Ils devraient être présents en nombre. L’ancien champion olympique de 2012, Renaud Lavillenie aimerait être de la fête avec son frère Valentin, vice-champion d’Europe en salle en 2021. Mais Thibaut Collet, licencié à l’ASPTT, de Grenoble et son frère,Valentin, qui s’entraînent tous les deux au Pôle national de préparation olympique de Clermont-Ferrand peuvent lui voler la vedette. Les deux frères, ont de qui tenir puisque leur père, aujourd’hui entraîneur à l’Entente Athlétique Grenoble 38 et revendeur de perches, est une légende de la discipline. Il a été cinq fois champion de France avec un record à 5 mètres 94. Les deux “frangins” sont presque nés avec une perche entre les mains. À 3 ans, ils sautaient déjà sur un sautoir au fond du jardin familial. Ils prétendent tous les deux à la qualification:Thibaut, double champion de France, a remporté le dernier concours de saut à la perche d’Athènes le 18 juin en égalisant son record à 5 mètres 81 et Valentin, lui, a déjà réalisé 5 mètres 85. Ils s’entraînent maintenant en Auvergne au complexe sportif de Cezeaux avec Philippe d’Encausse et comptent bien figurer parmi les trois Français sélectionnés pour participer au concours olympique. La concurrence est rude mais ils y sont préparés. “Nous avons six mecs capables de sauter 5 mètres 80 m en France, ça fait peur !” a déclaré Thibaut. “Cela crée une bonne guerre, il faut se faire sa place et battre les autres.” Nul ne peut dire à cette heure si les perchistes seront sur le podium mais une chose est sûre: la grande vedette de l’équipe de France, celui que tout le monde attend, est très connue dans la région. Kevin Mayer, le double champion du monde du décathlon, qui a longtemps vécu à La Roche-de-Glun dans la Drôme, tentera d’effacer sa déception de Tokyo où il était passé à côté de l’or. Ultra charismatique, sérieux, le décathlonien a placé en septembre 2018 le record du monde de la spécialité très haut avec 9126 points. QUELQUES ESPOIRS EN NATATION Si en boxe, l’Occitanie, la Normandie et bien sûr, l’Ile-de- France enverront des combattants, Auvergne-Rhône Alpes ne devrait pas être représentée. En natation, en revanche, tous les regards se tourneront vers Florent Manaudou. Le champion olympique 2012, né à Villeurbanne, est en forme : à 32 ans, il a signé la meilleure performance mondiale de l’année sur 50 m nage libre, en juin, à Rennes. S’il évolue au Cercle des nageurs de Marseille qu’il a rejoint en 2011, il a coulé ses premières coulées à Ambérieu-en-Bugey, comme sa sœur Laure. Autres espoirs : deux jeunes formés à Annecy. Yohann Ndoye Brouard, né à Chambéry il y a 23 ans, devrait connaître son heure de gloire. Le nageur qui a été formé aux Dauphins d’Annecy espère se qualifier sur les épreuves du 100 mètres et du 200 mètres dos et faire le relais 4 X 100 mètres, 4 nages. À 18 ans, ce prodige a remporté la médaille d’or du 100 mètres dos et du 200 mètres dos aux Championnats de France de natation en petit bassin 2018 à Montpellier. Un titre de Champion de France sur 100 mètres dos qu’il a récupéré l’année suivante et qui n’était pas vraiment une surprise puisque Yohann est le fils d’une des meilleures entraîneuses de France. Il sait se surpasser dans les grandes occasions. En 2022, il a été champion d’Europe en 2022 sur 200 mètres dos. Sélectionné en relais aux Jeux de Tokyo, même s’il n’est pas monté sur le podium, il y a battu son record personnel sur 100 mètres dos en 52s 77. Il s’est blessé au coude droit en ski cet hiver mais cette mésaventure lui a permis de faire réfléchir à ses ambitions. “Je me suis rendu compte que j’avais de grandes choses à faire en natation... confiait-il en mai 2023. Là, j’ai eu le temps de me poser la question de ce que je peux et veux faire. J’ai tout posé sur un papier. Les points positifs, les négatifs. J’ai analysé mètre par mètre le 100 m dos de Thomas Ceccon, le champion et recordman du monde, et je me suis découvert plus d’appétit. Rien n’est trop grand si tu fais tout pour y parvenir.” Reste à savoir si cet accident ne lui aura pas fait perdre trop de temps dans sa préparation par rapport à ses concurrents notamment Mewen Tomac. Si Marie Wattel n’est pas vraiment une locale puisqu’elle est originaire de Lille et qu’elle a fait ses premières brasses à l’île Maurice, en plein milieu de l’océan Indien, elle a frappé à la porte du club des Dauphins d’Annecy, à 7 ans. Coachée par Vanessa Brouard, la mère de Yohann, sa première entraîneuse, elle y a fait ses gammes. Extrêmement douée, elle s’est fait remarquer très jeune en battant toutes les meilleures performances françaises dans sa catégorie d’âge en 50, 100 ou 200 mètres papillon, ce qui lui vaudra d’obtenir ses premières sélections. Multiple médaillée aux Championnats du monde et d’Europe, Marie Wattel a été finaliste du 100 m papillon, sa course favorite, lors des derniers Jeux Olympiques de Tokyo. À Paris, la star féminine de la natation française qui porte maintenant les couleurs du Cercle des nageurs de Marseille devrait enchainer 100 m papillon, 100 m nage libre et 4 X 100, 4 nages. En natation synchronisée, une discipline qui connaît toujours un grand succès aux JO, c’est une Auvergnate de Cébazat qui pourrait briller : Ève Planeix. Avec ses huit partenaires de l’équipe de France, elle a remporté la médaille d’or lors des Jeux européens en Pologne. “C’était incroyable” avouait-elle après cette victoire. “C’était un peu inattendu. La synchro a beaucoup évolué cette année. Maintenant, tout peut arriver. On a ramené cette première médaille d’or à l’équipe de France olympique. C’est une première marche vers les JO de Paris 2024. On a ouvert une porte. L’année dernière, on avait déjà ramené 3 médailles de bronze des championnats d’Europe. Cette année, nous sommes encore allées plus loin. On ne se trompe pas de chemin. L’histoire ne fait que commencer.” Cela serait une belle histoire pour celle qui est née à Clermont-Ferrand et qui a commencé ce sport à 9 ans, au club de Synchro Riom après avoir vu les épreuves de natation artistique pendant les JO de 2008. VALEUR SÛRE EN CYCLISME En cyclisme sur piste, Rayan Helal est une valeur sûre. Né le 21 janvier 1999 à Saint-Martin-d’Hères en Isère, Rayan est un spécialiste des épreuves de vitesse sur piste. Son palmarès est éloquent, triple champion d’Europe espoir en keirin, vitesse individuelle et vitesse par équipes en 2018, il est devenu champion de France sénior de vitesse en 2019. Deux ans plus tard, en 2021, Rayan est sacré vice-champion du monde de vitesse par équipes et décroche une médaille de bronze par équipe aux Jeux Olympiques de Tokyo. Très puissant, il est paramétré pour être sacré le 11 août lors la finale de Paris 2024. Trois ans après son premier titre de champion de France de vitesse individuelle, Rayan Helal, qui est maintenant licencié à l’US Créteil, a de nouveau été couronné en vitesse dans sa discipline favorite en janvier 2023 à Roubaix. Il devrait être accompagné par un autre cycliste de la région, Florian Grengbo. Le pistard de Bourg-en-Bresse dans l’Ain a fait ses classes avec Rayan. Il était à ses côtés lorsqu’il a été couronné vice-champion du monde et a fini 3e aux Jeux de Tokyo. Ils partiront avec un avantage : ils vont courir sur le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, une des plus belles pistes du monde dont ils connaissent chaque latte par cœur. “Franchement, quand on y rentre, on a l’impression d’être sur un circuit de Formule 1. On va sur les autres pistes, on dirait des circuits de karting”. affirme Florian Grengbo. “Je fais du cyclisme sur piste, tout simplement pour les Jeux de Paris, donc j’ai envie de dire: enfin! Je pense que partout en France, dans chaque village, chaque ville, ça va être les Jeux de Paris, ça va être fou, ça va transpirer les Jeux, de partout. J’ai hâte de voir ça.” Dans les épreuves d’endurance, Marion Borras portera les espoirs de l’Isère. La native de Pontcharra près de Grenoble est une cycliste hors-pair. En octobre 2021, lors des Trois jours d’Aigle, elle a battu de cinq secondes le record de France de poursuite individuelle détenu depuis 25 ans par la célèbre Marion Clignet, un record qu’elle abaissera quelques jours plus tard encore de 5 secondes aux championnats d’Europe où elle finira à la deuxième place. Cela devrait rouler pour elle. En janvier dernier, l’Iséroise est devenue championne de France en omnium après avoir décroché l’argent en poursuite. Cette compétitrice a même fini 5ème du Paris Roubaix féminin en avril... sur route après avoir été longtemps en tête. LE BON NIVEAU DU TRIATHLON Au croisement de toutes ses disciplines, le triathlon. Dans ce sport, la région peut légitimement nourrir de bons espoirs tant les athlètes de haut niveau originaires de la région sont nombreux. Les épreuves auront lieu dans le cœur de la capitale sur les Champs-Élysées et dans la Seine les 30 et 31 juillet ainsi que le 4 aout 2024 et le moins que l’on puisse dire c’est que nos champions ont une bonne chance de monter sur le podium que cela soit en individuel ou en relais mixtes. Si ce sport à fait son entrée à Sydney en 2000, les relais mixtes ne sont apparus que récemment, à Tokyo en 2021. À l’époque, le Royaume-Uni avait devancé les États-Unis et la France à l’issue d’une course riche en rebondissements. D’un coup, d’un seul, le grand public s’est épris de ces sportifs humbles, souriants et très complets. Au total, 110 triathlètes seront en compétition aux Jeux Olympiques de Paris 2024. En tant que pays hôte, la France pourra aligner six triathlètes (trois hommes et trois femmes). Du côté des français, l’Isérois Léo Bergère, aura largement son mot à dire. L’an dernier, il a remporté deux médailles d’or au championnat d’Europe en mixte et en individuel avant d’être couronné champion du monde à Abou Dhabi en novembre. À Tokyo,le natif de Pont-de-Beauvoisin avait terminé loin des meilleurs. Depuis il s’est adjoint les services d’une préparatrice mentale: “J’ai passé un cap d’un point de vue mental grâce à elle”. a-t-il déclaré. “Elle a cassé des barrières dans ma tête.J’avais un complexe d’infériorité par rapport aux leaders du circuit. Je me considérais, inconsciemment, toujours moins fort qu’eux Au départ d’une course, je me voyais plus faire dixième que podium. On a fait un travail important qui porte ses fruits. Maintenant, je me sens légitime à jouer les premiers rôles.” D’autant plus qu’il a changé d’entraîneur et travaille avec un italien Fabio Rastelli dans le but de s’améliorer en course à pied, un secteur où ses principaux rivaux excellent. L’Échirollois Dorian Coninx figure parmi ses principaux concurrents. Ce dernier est en forme. Le triple champion du monde de relais mixte qui s’entraîne désormais à Poissy occupe la deuxième place mondiale après deux courses cette saison dans les « World Triathlon Championship Series ». Champion du monde juniors (en 2013) et espoirs (en 2014), l’Isérois semble avoir trouvé la régularité qui lui faisait défaut depuis ses débuts chez les professionnels. Aux JO, il pourrait faire équipe avec sa sœur Léa. Même si depuis le début de l’année, celle-ci en- chaîne les pépins entre blessures à la cheville, maladie, soucis mécaniques et chutes à vélo, elle est comme son frère, très douée. La jeune fille, aujourd’hui licenciée à Poissy comme son grand frère, est programmée pour gagner. Ils pourraient aussi retrouver Emma Lombardi, championne d’Europe et du monde en relais mixte. Cette jeune triathlète de 21 ans, originaire de Chambéry, monte en puissance. La jeune Savoyarde sacrée championne du monde espoirs en 2021 au Canada joue aujourd’hui les premiers rôles. Celle qui est toujours au club duVals du Dauphiné Olympic vient de s’octroyer un deuxième titre mondial en relais mixte et au vu de ses derniers résultats, beaucoup pensent qu’elle peut décrocher l’or en 2024 en individuel. TOMMASONE TOUJOURS LÀ EN GYM

[caption id="attachment_11005" align="alignleft" width="300"] Cyril Tommasone[/caption] E n g y m n a s t i q u e, u n s e u l n o m s ’ i m p o s e : C y r i l To m m a s o n e . N é en 1987, c’est le seul régional à pouvoir prétendre à un podium. À 36 ans, le Lyonnais présente un joli palmarès sur son agrès fétiche, les arçons, avec une médaille d’argent (en 2011) et en de bronze (en 2014) aux Championnats du monde, deux d’argent aux Championnats d’Europe (en 2011 et 2019) et une 4ème place olympique à Rio en 2016. Absent près d’un an, après la rupture d’un tendon de l’épaule gauche, il a repris le chemin des agrès le 1er mars avec un nouvel entraîneur, Ludovic Boutin, qui a succédé à Anatoli Vorontzov, son coach his- torique. Il travaille main dans la main avec Laurent Barbieri, le directeur du haut niveau pour les hommes, et Kevin Rabaud, le directeur technique national de la Fédération française de gymnastique qui lui font confiance pour retrouver le haut niveau rapidement. Les derniers billets pour les Jeux de Paris seront accordés lors des prochains Mondiaux en Belgique qui auront lieu du 30 septembre au 8 octobre prochain. L’équipe de France, absente des derniers Jeux à Tokyo, espère en valider un. Ensuite, le Lyonnais misera sur sa technique et son expérience pour bien figurer. Il porterait alors haut les couleurs de la Convention Gymnique de Lyon et des 37 clubs de la Métro- pole Lyonnaise. Il a fini troisième des championnats de France en juin dernier derrière l’Alsacien Benjamin Osberger malgré une chute et cinquième lors de l’étape de la Coupe du Monde à Varna pour son retour sur la scène internationale en Bulgarie fin mai. L’autre étoile de la gymnastique tricolore, Mélanie De Jesus Dos Santos, la surdouée de la gymnastique française passée par le centre d’entraînement de Saint-Etienne pourrait être, elle aussi, de la fête. La quadruple championne d’Europe qui s’est exilée aux États-Unis, à Houston, dans l’académie créée par la légende de ce sport, Simone Biles, 19 fois championne du monde et ses coachs, Cécile Canqueteau et Laurent Landi. “Ce sont des gens simples, comme je les aime”. a-t-elle déclaré. “Des pros, très à l’écoute de leurs gymnastes. Ils ne réclament pas qu’on entre dans un moule. Ils sont attentifs, s’adaptent à chaque profil, sont là pour nous aider, nous corriger, mais en nous laissant de l’espace pour qu’on assume notre projet. J’avais envie de préparer les Jeux autrement, de découvrir autre chose,m’amuser. Une carrière s’arrête vite”. La belle surprise de ces Jeux pourrait venir d’un sport très peu médiatisé : le trampoline. La jeune gymnaste, Léa Labrousse, originaire de Beaumont dans le Puy-de-Dôme a l’habitude du haut niveau. Vice-championne du monde avec Marine Jurbert dans l’épreuve synchronisée à Sofia en 2022, elle brille aussi en individuel, la discipline olympique. Médaille d’argent en 2021 au championnat d’Europe de Sotchi, elle a obtenu le bronze en 2022 à Rimini. Deuxième Française de l’histoire à participer en trampoline aux JO, elle s’était déséquilibrée en finale : une légère erreur qui lui a été fatale. Mais forte de cette expérience, devant son public, cette spécialiste des triples rotations, formée à l’US Chamalières a une bonne chance de s’illustrer et de mettre enfin en lumière son sport. Au final, aux Jeux de Tokyo, les sportifs licenciés dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes avaient ramené 12 médailles des Jeux Olympiques (deux d’or avec la paire Hugo Boucheron et Mat- thieu Androdias et six en argent et quatre en bronze et 11 des Jeux Paralympiques (2 en or avec Alexandre Lloveras et Florian Jouanny en para cyclisme, 3 en argent et 6 en bronze). Pour l’an prochain, le comité régional olympique sportif mise sur 16 médailles chez les valides et huit chez les paralympiques. À Paris, les sportifs français joueront à domicile, ce qui devrait être un avantage. Ils ne seront pas dépaysés: ils connaissent sou- vent bien les lieux comme les cyclistes qui s’entraînent presque quotidiennement sur la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines. Encouragés par leurs supporters, placés dans les meilleures conditions par leurs sponsors et leurs fédérations qui y voient une superbe occasion de faire se faire connaître, ils seront dans les meilleures conditions pour s’exprimer. La compétition va assurément valoir son pesant d’or. Et pas uniquement par le prix des billets.

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