Les Rails de la Mémoire

En mémoire des six millions de Juifs victimes de la Shoah

dont un million et demi d’enfants.


6 100 venaient de la région.



L’impensable, l’indicible et pourtant bien réel génocide s’affiche désormais en toutes lettres sur le Mémorial de la Shoah inauguré ce dimanche matin place Carnot à Lyon, avec la commémoration des 80 ans de la libération des camps.

1 173m de rails pour représenter les 1 173km séparant le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau de Lyon d’où est parti le dernier train de déportation


“Une monumentale réalité pour évoquer un douloureux passé” a souligné Jean-Claude Nerson (photo), président de l’Amicale Auschwitz-Birkenau d’Auvergne-Rhône-Alpes qui s’est indigné du retour actuel de l’antisémitisme :
“A mon âge, je n’ai plus peur pour mon avenir mais j’ai peur pour mes enfants, mes petits-enfants mais aussi vos enfants. Cette peur est plus que jamais d’actualité.
Croyez-vous que 80 ans après la libération d’Auschwitz et des autres camps d’extermination, celui dont une grande partie de la famille a fini en fumée dans le ciel de Pologne doit rester impassible devant la situation de notre société ?
Je ne baisserai pas les bras, je crierai des vérités qui ne sont pas politiquement correctes mais il y en est d’autres qu’il faut aussi répéter sans cesse.
La première d’entre-elle, c’est que le peuple français n’est pas antisémite.
Ce monument que nous venons d’inaugurer le prouve avec éclat. 75% de la population juive de France a pu échapper à la Shoah grâce à ces Français qui, dans l’ombre, sans en tirer une quelconque gloire, ont mis leur vie en danger pour nous cacher. Je sais de quoi je parle : si je suis devant vous aujourd’hui, c’est que j’en suis la preuve.
La seconde, c’est que seule l’éducation pourra changer les mentalités”

Le président de l’Amicale Auschwitz-Birkenau d’Auvergne-Rhône-Alpes a insisté sur l’importance des voyages de jeunes de toutes origines vers ces lieux de l’horreur pour qu’ils en deviennent chacun les témoins pour le futur.


Tour à tour Jean-Olivier Viout (photo), président de l’Association pour l’édification de ce mémorial de la Shoah, Gregory Doucet, maire de Lyon, Christophe Guilloteau, président du Nouveau Rhône, Bruno Bernard, Président de la Métropole de Lyon, Fabrice PANNEKOUCKE, président de la Région, François-Noël Buffet, ministre, Sylvie Tomic, adjointe à la Ville de Lyon et la préfète Fabienne Buccio ont pris la parole pour évoquer à la fois le devoir de mémoire vis-à-vis du passé et l’impérieuse nécessité de la vigilance dans le présent.

Jean-Olivier Viout, qui a été substitut du procureur au procès à Lyon du Barbie, a souligné la portée universelle et “non communautaire”de ce Mémorial. Pendant cette cérémonie de presque 2h30, empreinte de solennité et d’émotion, rassemblant plusieurs centaines de personnes, ont résonné des prières juives, la reprise de la chanson Comme toi de Jean-Jacques Goldman et, en clôture, la Marseillaise.

 

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 Texte et photos : Lionel Favrot

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