Le musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal et le musée Lugdunum proposent chacun une nouvelle exposition cet automne. Les héroïnes de l’Antiquité, souvent laissées-pour-compte au profit des figures masculines mais réinterprétées dans la réécriture des mythes, d’un côté. Et le pouvoir sous toutes ses facettes, à travers la bataille de Lyon, en 197 de l’autre. Laquelle aller voir ? Match entre ces deux expositions. Par Clotilde Brunet
En famille
À travers le parcours d’exposition du musée de Saint-Romain-en Gal, on redécouvre Pénélope, Calypso, Antigone… Cantonnées à être des personnages secondaires dans la mythologie, elles se révèlent indispensables aux aventures des héros mais aussi déterminées et indépendantes. Quatre étudiantes de l’Université d’Arras, dont une alternante, ont travaillé sur le scénario de cette exposition… On apprécie ce vent de jeunesse ! Il n’y a pas de pavés de textes, mieux plusieurs niveaux de lectures sont proposés. On apprend par exemple quel est le “starter pack de l’héroïne”, c’est-à-dire ses accessoires indispensables. Des cartes d’identité résument les liens familiaux des héroïnes, les lieux qui marquent leurs parcours… On peut ainsi les resituer facilement.
Un programme d’animation très riche est proposé : des ateliers de tissage (jeudi 23 et 30 décembre), d’impression/illustration (22 novembre et 29 décembre), des visites contées à deux voix, des lectures, des conférences et des spectacles (13 au 14 novembre).
En revanche, à Lugdunum on regrette l’abondance de textes. Énormément de protagonistes sont présentés et honnêtement on finit par se noyer dans les détails… Le 31 décembre 192, l’empereur Commode meurt sans avoir désigné de successeur. Cet événement déclenche une crise politique conduisant à une guerre civile. Pertinax, le candidat désigné par le Sénat pour succéder à l’empereur est rapidement assassiné par sa garde rapprochée. Quatre sénateurs s’affrontent alors pour le pouvoir : Julianus, Niger, Septime Sévère et Albinus. Deuxième bémol : le QR code qui permet d’accéder à quelques animations n’a pas fonctionné le jour de notre visite. L’expo marque quand même des bons points avec quelques modules interactifs : on peut frapper sa monnaie en se prenant en photo à une borne multimédia et voir son portrait sur une pièce. Ou encore jouer à “Qui est-ce ?”, revisité avec les protagonistes de l’exposition. Ce sera l’occasion de vérifier si vous avez tout suivi et si vous connaissez le statut de chacun. Autre idée sympa en famille ou entre amis : l’escape game “les documents compromettants”. Nous n’avons pas pu le tester, il faut penser à s’inscrire en amont. Il est accessible dès 8 ans entre 3 et 6 joueurs. En somme, “L’Odyssée des femmes” à Saint-Romain-en-Gal, est une visite plus accessible à un large public.
Les passionnés…
Cela dit “Enquête de pouvoir” à Lugdunum plaira aux férus de la Rome Antique. Certaines pièces sont impressionnantes comme un crâne du IIe siècle, dans un excellent état de conservation, ou encore des armes, des pièces, des dés à jouer… Cette exposition temporaire est exceptionnelle car elle rassemble 80 % de prêts nationaux et 20 % de prêts européens. Autre aspect captivant : le travail des archéologues. Des fouilles très récentes, conduites à côté du musée, ont révélé un important complexe militaire en usage dès le Ier siècle. Il faut savoir qu’il était extrêmement rare que ce type de site stratégie se situe à l’intérieur d’une cité.
“L’Odyssée des femmes” apporte plutôt un nouvel éclairage sur les collections du musée de Saint-Romain-en-Gal mais elle ne se visite pas de manière indépendante. On retrouve dix modules tout au long de l’exposition permanente. Cette visite dans l’air du temps est plus conçue comme un pas de côté.
Lugdunum : du mardi au vendredi de 11h à 18h, du samedi au dimanche de 10h à 18h. Plein tarif 7 € / Tarif réduit : 4,50 € Gratuit < 18 ans.
Saint-Romain-en-Gal : du mardi au dimanche de 10h à 18h. Plein tarif 6 €. Tarif réduit : 3 €. Gratuit < 18 ans.
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