SkiTEC fait partie des structures récompensées lors de la 13e édition des trophées Mag2Lyon de l’Économie Sociale et Solidaire Rhône-Alpes. La coopérative savoyarde SkiTEC offre une seconde vie aux skis et planches de snowboard. Ces matériaux, composés de fines couches superposées de bois, de métal, de plastique, de fibre de verre et de résines, sont difficilement recyclables et sont souvent enfouis ou incinérés.
“Chaque année, quelque 500 000 skis et planches sont jetés en France et notre objectif est d’en réutiliser 100000 à partir de 2025”, précise Émilie Vuillequez, directrice générale de SkiTEC. Pour atteindre cet objectif, SkiTEC pro- pose une gamme de mobilier d’intérieur ou urbain avec des meubles, poubelles ou bancs conçus à par- tir de skis et de planches de snowboard. La solution de SkiTEC, installée à Sainte-Hélène-du-Lac en Savoie, est donc le réemploi de ces matériaux composites.
Pour traiter un volume suffisant de matériaux, Ski- TEC met au point des structures construites en skis. Léger et résistant aux déformations, le ski peut en effet être utilisé comme matériau de construction. Elle commercialise déjà des abris à vélos qui peuvent se décliner en abri pour attendre le bus. Ils sont composés de panneaux porteurs constitués de skis. Pour une structure de trois mètres de long, permettant d’accueillir six à dix vélos, environ 250 skis sont par exemple réutilisés. Quatre premiers abris à vélos ont été posés en octobre dans l’agglomération chambérienne et à Annecy.
Autre avantage, face à la volatilité des prix de nombreux matériaux, le réemploi de ski sur ce type de structures assure un tarif “compétitif”, garantit la directrice.
Un ingénieur en R&D développe également des structures plus importantes, avec notamment des hangars de stockage ou des ombrières photovoltaïques, construits en poutres treillis, à l’image de l’architecture de la tour Eiffel. “Nous sommes la seule entreprise européenne à faire des structures pérennes en skis, assure Émilie Vuillequez. Les objets et le mobilier construits en skis permettent de rendre hommage à cette culture mais ce sont ces structures qui devraient représenter en 2025 les trois-quarts de notre chiffre d’affaires.”
L’enjeu pour l’entreprise est aussi d’organiser la collecte des skis. Depuis le 1er janvier dernier, les fabricants d’articles de sport et loisir (ASL) sont tenus de cotiser auprès de l’éco-organisme Ecologic dans le cadre de la nouvelle filière dite de “responsabilité élargie du producteur”. Les particuliers vont désormais pouvoir directement déposer en déchetterie ces ASL. En Isère, Savoie et Haute-Savoie, ce nouveau type de collecte est assurée par TriAlp, également administrateur de SkiTEC.
La Scic créée début 2021 regroupe 40 associés. Ils sont répartis entre le collège des bénéficiaires, avec Mountain Riders, association d’éducation à la protection de la montagne ainsi que des structures de collecte des déchets, le collège des porteurs historiques du projet, issus d’ArtSkitech, association de préfiguration de la Scic, le collège des salariés, celui des sympathisants locaux et de celles et ceux qui se sentent concernées par l’économie circulaire, et le collège des collectivités locales. SkiTEC compte sept administrateurs et quatre salariés.
Cet article est extrait du hors-série Economie Sociale et Solidaire édité par Mag2Lyon. Je souhaite acheter le magazine dans lequel il a été publié : c’est par ici !