L’exposition sur Saint-Exupéry, à La Sucrière, a rouvert au public. À travers cette visite, on découvre un enfant passionné, un homme excentrique, un accro à l’aviation et un écrivain humaniste. Un personnage aux multiples facettes. Visite. Par Clotilde Brunet
La visite se fait avec un audioguide sur les oreilles. Il se déclenche automatiquement quand on entre dans la première salle. On est plongé dans l’obscurité, seules les sculptures en résine de Artiste Nazare-Aga scintillent. Il faut suivre le chemin d’étoiles au sol qui nous guide d’oeuvre en oeuvre. Devant le renard, l’allumeur de réverbères ou encore le roi, on entend des extraits du Petit Prince dans le casque. Une petite musique indique quand l’histoire est terminée, il faut alors passer à la statue suivante. Ce n’est pas expliqué très clairement, au départ on a déambulé sans suivre le chemin d’étoiles. En tout cas, on est immédiatement plongé dans un univers onirique. C’est une manière sympa de redécouvrir le texte de l’écrivain lyonnais.
On fait ensuite la connaissance de la famille de Saint-Exupéry. Les cinq frères et soeurs passent leurs vacances dans la propriété familiale de Saint-Maurice-de-Rémens dans l’Ain. Une de ses soeurs raconte qu’Antoine, déjà tenté de s’envoler dans les airs, avait accroché une voile à son vélo et essayé de décoller en s’élançant d’une colline. Marie de Saint-Exupéry dit de son fils qu’il était “vivant, doté d’une sensibilité extrême mais assez insupportable”. Ses professeurs le décrivent comme “ni cancre, ni brillant élève”. Il était surtout rêveur ! Et il a concrétisé ses rêves. À l’âge de 12 ans, il s’échappe à bicyclette du domaine familial, rejoint l’aéroport d’Ambérieu et convainc un pilote de l’emmener pour un vol ! Il fait son premier baptême de l’air sans que sa mère soit au courant. La voix de cette dernière sert de fil de conducteur à l’exposition. La mère et et le fils sont très proches, ils ont longtemps entretenu une correspondance.
Aéropostale
Antoine de Saint-Exupéry fait partie des pionniers de l’aviation. En octobre 1926, il s’engage à l’Aéropostale, il transporte le courrier vers Casablanca et Dakar, puis vers l’Amérique du Sud. Il découvre le désert en tant que chef d’aéroplane à Cap Juby au Maroc où il passe un an dans un dépouillement total. Cette région aride l’a beaucoup inspiré. Il estime que même que “c’est au fond du désert qu’on comprend le mieux ce qu’est un homme”. En 1929, il est nommé directeur d’exploitation de l’Aéropostal Argentina, il s’installe à Buenos Aires et il ouvre de nouvelles lignes vers la terre de Feu. Ces expériences nourriront son oeuvre littéraire : Courrier Sud, Vol de nuit et de nombreuses pages de Terre des hommes. Les deux activités : voler et écrire ne sont pas dissociables chez lui. “J’ai rencontré beaucoup d’hommes qui sont à la fois des hommes de poésie et d’action. Mais toujours en eux, ‘un de ces personnages était rongé, gêné par l’autre. Seul (Saint Exupéry) est à la fois entièrement écrivain et entièrement pilote”, considère Joseph Kessel. Parfois un peu dans la lune, il parait qu’il arrivait à Saint-Exupéry de dessiner en pilotant. Il a d’a eu de nombreux accidents. Pour sa défense, il faut dire qu’il a connu les débuts de l’aviation ! À l’occasion d’une tentative de record de vitesse entre Paris et Saïgon, son avion percute une dune dans le désert de Libye. Lui et son mécanicien errent pendant trois jours avant d’être secourus. On peut découvrir ce qu’il en reste : un bout d’aile, un Thermos et un carnet de vol.
La Sucrière, 49-50 quai Rambaud, 69 002 Lyon. Ouverture : du mardi au vendredi de 10h à 18h, les week-ends et jours fériés de 10h à 19h. Réservation obligatoire en ligne : www.expo-saintexupery.com. Tarifs : 15 euros plein tarif, 13 euros senior + 65 ans, 9 euros PMR et – 25 ans, gratuit – 6 ans. Durée moyenne : 1h30.
Je souhaite lire la suite de cet article et acheter le magazine dans lequel il a été publié : c’est par ici !