Une nouvelle ère pour la Chartreuse d’Aillon

Fondateur en 2003 de SantéVet à Lyon, Jérôme Salord en est toujours président du conseil d’administration mais il a pris du recul pour s’investir avec son épouse Michèle,  dans la valorisation d’Aillons-Margériaz, un village des Bauges. Après l’ouverture d’un hôtel 4 étoiles, ils viennent de reprendre la Chartreuse d’Aillon, un musée qu’ils vont relancer avec de nouvelles activités. Par Lionel Favrot

Qu’est-ce qui vous attache au village d’Aillons-Margériaz où vous avez déjà ouvert un restaurant et un hôtel ?
Jérôme Salord : Au départ, notre projet était d’acheter une maison sur l’île de Ré mais on a finalement trouvé l’idée débile. Etant à Lyon, on se devait plutôt de s’intéresser au patrimoine régional. A cette même période, on voulait apprendre à skier à nos petits-enfants. On a alors pris un compas, dessiné un cercle autour de Lyon et identifié des stations de proximité. On a découvert ce village qu’on ne connaissait pas du tout mais qui s’est révélé très attachant.

Comment est-vous passé du statut de résident à celui d’investisseur ?
Nous sommes venus de plus en plus souvent et, de fil en aiguille, l’envie nous a pris, avec mon épouse, d’investir intelligemment dans ce village plutôt que de réaliser de nouveaux investissements simplement en vue de gagner de nouveau de l’argent. Tout d’abord en reprenant un restaurant traditionnel, le Mont Pelat, puis en ouvrant, en 2021, l’Auberge d’Aillon-et-d’Ailleurs, un hôtel 4 étoiles avec un restaurant gastronomique.

Reprendre l’exploitation de ce musée était une suite logique ?
Non, c’est venu comme ça, par hasard. On a acheté un gîte au bout du village et on a appris que cette Chartreuse, tenue d’une manière très correcte par le parc régional des Bauges, allait s’arrêter au 31 aout 2025 car cette institution s’en désengageait pour des raisons économiques. Ça m’a vraiment révolté. Je suis descendu voir monsieur Repentin, président du Grand Chambéry, en lui proposant de confier sa gestion à une entreprise privée. Ils ont lancé un appel à manifestation d’intérêt en vue d’une Autorisation d’occupation temporaire. L’avantage de l’AOT c’est d’éviter toute ingérence politique dans l’exploitation du lieu. Plutôt que des règles, on s’est mis d’accord sur un état d’esprit. 

Quel est votre projet pour la Chartreuse d’Aillon ?
Ce qui nous anime c’est le respect du lieu, une volonté farouche d’interagir avec les habitants et les acteurs économiques locaux. La scénographie actuelle date de 15 ans et elle surprend les visiteurs par sa qualité. On va conserver cette mission de présenter l’histoire de la Chartreuse, de ses moines et des modes de vie du territoire. Mais une exposition permanente n’encourage pas à venir plusieurs fois. D’où l’idée de lancer un cycle d’exposition temporaire à un rythme raisonnable. C’est assez compliqué à mettre en place mais il n’y a pas grand-chose qui m’effraye !

Vous avez aussi des projets en terme de culture…et d’agriculture  ?
Oui, on aura des concerts en plein air et dans la salle des gardes dès cet été 2025. On veut également  permettre aux gens du coin de l’utiliser. Exemple : un groupe de musique. On lui met à disposition le lieu, il gère sa billetterie et nous on se rémunère en assurant la buvette. La Chartreuse a aussi des terrains où on va restaurer des jardins botanistes avec le Centre de Ressources Botaniques Appliquées, et créer un conservatoire de la poire et de la pomme pour préserver des variétés locales.

Quels sont vos objectifs en termes de fréquentation ?
La musée accueille aujourd’hui à près 5 000 visiteurs par an et j’ai un objectif de 40 000 grâce à la fréquentation d’expositions temporaires et au fait que les spectateurs des concerts, viendront un peu plus tôt pour visiter le musée. On va également animer ce lieu avec l’accueil de classes vertes, des évènements autour de la géologie avec le Parc naturel régional des Bauges classé comme Géoparc à l’Unesco, des animations autour du four à pain…  Ce village est charmant mais il est un peu tombé en désuétude à cause du manque de neige à moins de 1 000 mètres. Même si le haut de la station fonctionne encore très bien, il est important de proposer des activités toute l’année. Notre volonté est de s’inscrire, avec ses habitants, dans une vision globale de redynamisation des Bauges.

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