La ZTL devrait assez vite devenir le sigle d’espoirs d’une circulation apaisée en centre-ville pour les uns et de crispations pour les autres. Grégory Doucet et Bruno Bernard ont présenté aujourd’hui avec leurs équipes, les choix retenus pour la Presqu’île après la concertation qui s’est déroulée du 20 juin au 30 octobre 2022.
Cette zone à trafic limité va s’étendre de la Place Bellecour à la Place des Terreaux, soit 4ha, de la rue de la Barre au sud jusqu’à la rue Constantine au nord, et de la Saône (quai Saint-Antoine – quai de la Pêcherie) à l’ouest jusqu’au Rhône (quai Jean-Moulin- quai Jules Courmont) à l’est. Le principe de cette ZTL est de réservée un secteur aux piétons, cyclistes et transports en communs sauf dérogation.
Les principaux aménagements annoncés aujourd’hui :
– la rue Grenette qui permet actuellement une traversée du Saône au Rhône, sera interdite à la circulation automobile et réservée au bus
– le nord de la rue de la République sera piétonnisé, avec un aménagement provisoire en septembre 2025 et définitif à partir de 2026, les bus en seront donc détournés
– une zone piétonne sera créée au Bas des Pentes de la Croix-Rousse : rue du Puits Gaillot, rue Sainte-Catherine, rue Romarin, rue Désirée, rue Terraille, rue Saint-Polycarpe, rue Coustou, rue des Feuillants, rue et place du Griffon
– piétonnisation également de la rue Serlin, de la rue de l’Arbre Sec et de la rue du Bat d’Argent,
– le trafic bus sera réorganisé avec la création d’une nouvelle ligne forte, la C18, avec plusieurs itinéraires encore à l’étude
– la rue de la Barre sera réaménagée pour accueillir la Voie Lyonnaise N°12, les bus ne passant plus par la place Bellecour, cette voie express aura droit à un espace élargi, alors que la Voie Lyonnaise N°6 passera par les quais du Rhône
– 42 000m2 d’espaces publics seront requalifiés avec la mise à niveau de la place des Cordeliers en forme de parvis, la requalification de la rue de la Martinière, de la place Rambaud, de la rue de l’Ancienne Préfecture, de la rue Emile Zola, de la place Rambaud et de la Montée Saint-Sébastien
– végétalisation des secteurs de la rue de la Platière, de la rue du Garet, de la rue Ferrandière et de la rue Tupin
La principale nuance entre apaisement et piétonnisation étant que dans une rue piétonne, les bus ne circulent plus. Seuls les riverains et certaines professions, par exemple celles de la santé, ou des personnes à mobilité réduite, pourront obtenir des dérogations. Les modalités exactes de ces exceptions seront détaillées plus tard par la Ville et la Métropole. Les premiers travaux sont prévus en 2023 rue de l’Ancienne Préfecture, rue Emile Zola, quai de la Pêcherie, rue du Garet et Montée Saint-Sébastien. Coût total des investissements : 20 à 25 millions d’euros. Un comité de suivi de ces projets va être lancé dès ce mois de mars 2023.
“On vise bien une diminution du trafic automobile, et la suppression du trafic de transit en Presqu’île”, assume Bruno Bernard. Selon le président écologiste de la Métropole, ce choix “d’apaiser” le centre-ville de Lyon va impacter moins d’automobilistes qu’on pourrait l’imaginer car en Presqu’île, 20% des déplacements venus de l’extérieur se font en automobile et seulement 3% des déplacements internes. “Ce sont la majorité des gens qui vont y gagner”, renchérit Grégory Doucet, maire EELV de Lyon.
Fait rare pour une conférence de presse d’un exécutif, le maire du 2e arrondissement, Pierre Oliver, et patron de l’opposition LR à la mairie, a fait son apparition à la fin pour dénoncer “l’absence d’études et l’amateurisme” des écologistes auprès de la presse.La vice-présidente LFI du Grand Lyon en charge de la concertation, Laurence Boffet, tout comme les écologistes Valentin Lungenstrass ou Fabien Bagnon, ont au contraire souligné que cette attente d’un apaisement de la circulation s’était confirmé dans la période de concertation. Tant de la part des habitants du 2e arrondissement que de ceux du Grand Lyon. Vu cette différence de perception, ce sujet devrait animer les prochains conseils municipaux et métropolitains.
