Pollution aux perfluorés à Pierre-Bénite dans la Vallée de la Chimie : “Un danger imminent” selon Martin Boudot qui était l’invité hier soir de nos confrères de BFMLyon.
Le journaliste de l’émission Vert de rage (France 5) a réalisé des prélèvements et des analyses pendant près d’un an des sols de cette commune mais aussi d’eau potable, de l’eau du Rhône ou encore du lait maternel d’habitantes de la métropole de Lyon. Objectif : évaluer les retombées de ces substances toxiques, accusées de provoquer des cancers mais aussi d’être des perturbateurs endocriniens. Martin Boudot a consulté des experts et les taux constatés sont très supérieurs aux normes appliquées dans les pays qui ont réglementé ce type de rejets. Ce qui n’est pas le cas en France.
”Dans l’eau potable pour 200 000 personnes de la région lyonnaise, les taux de perfluorés dépassent les normes européennes”, relève Martin Boudot qui précise que la France n’applique pas encore ces limites. Il poursuit : “Pour le Rhône, on est 36 000 fois au-dessus du taux de perfluorés à l’aval du site.” Ce qui permet d’identifier l’origine de cette contamination.
Sa principale inquiétude : le stade de Pierre-Benite où le taux de perfluorés se révèle 86 fois plus élevé que les normes néerlandaises. L’expert néerlandais sollicité par le journaliste, Jacob de Boer, recommande même de fermer sans délais le stade de Pierre-Bénite où le journaliste a réalisé ces prélèvements. “Ce professeur est très clair : ce stade il faut le fermer. Il y a un danger qui est imminent”, affirme Martin Boudot.
La diffusion de son enquête complète était programmée pour octobre prochain mais il a décidé d’en présenter une version courte demain soir dans CashInvestigation vu ces constats. Visée, l’usine Arkema affirme que cela concerne des productions anciennes. Ces résultats ont également été présentés lors d’une réunion publique organisée à la Maison de l’Environnement hier soir.
De son côté, Bruno Bernard se déclare “favorable à la transparence de l’information” et salue une “enquête fortement utile pour nos concitoyens” , et rappelle “la création d’un fonds d’amorçage industriel de 80 millions d’euros destiné à soutenir des projets en faveur d’une industrie plus vertueuse”. Le président écologiste du Grand Lyon considère urgent d’élargir “les normes et les réglementations nationales et européennes” et demande un “renforcement des contrôles”.