La Marine organise les 21 et 22 mars prochains une opération spéciale à Lyon pour faire découvrir les carrières qu’elle propose aux habitants de Lyon et de la région Auvergne-Rhône-Alpes où elle reste moins connue qu’autour de ses bases historiques. “Une base navale éphémère” sera installée à la Confluence, entre l’Hôtel de Région, l’esplanade François Mitterrand, la darse et le centre commercial. Entretien avec le capitaine de vaisseau Mackara Ouk, chef du service de recrutement de la Marine. Par Lionel Favrot
Pourquoi la Marine lance cette opération dédiée au Grand Lyon et à la région Auvergne-Rhône-Alpes ?
Mackara Ouk : Parce que que la Marine est essentiellement concentrée autour de ses bases de Brest, Toulon et Cherbourg, ou en Outre-Mer. Les spécificités du métier de marin sont donc très mal connues loin de ses bases. Il s’agit pour nous de les rendre visibles, de les faire connaître et de les expliquer dans les grandes métropoles.
Lyon et la région Auvergne-Rhône-Alpes concentrent 12% de la population nationale. Il est donc important de venir à la rencontre des jeunes de la région susceptibles de se découvrir une vocation dans la Marine, mais également tous leurs proches, parents ou professeurs, qui veulent se renseigner pour justement pouvoir mieux leur en parler.
Que profil recrutez-vous ?
On recrute de 16 ans à 30 ans non révolu. Dès 16 ans à l’École des Mousses, et dès 17 ans dans à peu près toutes les filières. Sans détailler tous les contrats, on peut préciser que le plus petit contrat, c’est deux ans, formation comprise. Vous commencez matelot et vous devenez quartier maître de la flotte. Et vous êtes payé dès le premier jour.
Entrer dans la Marine peut permettre de rebondir dans sa scolarité ou sa carrière ?
La Marine ouvre ses portes à tout le monde. J’aimerais quand même tordre le coup à une idée préconçue qui est que la Marine en particulier et les Armées en général, ne seraient faites que pour les gens en situation d’échec. C’est complètement faux. On peut rentrer dans toutes nos filières par choix. Certains s’engagent aussi comme matelot pour voir la Marine de l’intérieur et se faire une idée.
En s’engageant dans la Marine, on va devoir couper les ponts avec ses proches pendant de longues périodes ?
Absolument pas. Un bâtiment, aujourd’hui, va partir pour des missions de maximum quatre mois sauf lorsque le groupe aéronaval se déploie jusque dans le Pacifique. Le besoin d’entretenir un lien avec les familles est pris en compte à bord des bâtiments de surface avec un accès quotidien à internet. En situation courante. Évidemment, s’il y a un besoin opérationnel d’être discret, on coupe les liens. C’est lié au statut militaire et c’est bien expliqué au départ.
Les métiers semblent très variés !
Certains métiers sont vraiment spécifiques à la Marine et d’autres ont un équivalent dans le civil : cuisinier, serveur, gestion des ressources humaines, comptabilité… Mais dans la Marine, vous exercez ces métiers dans un cadre totalement différent. Quand vous faites de la gestion des RH sur un bateau qui affronte des dangers, vous faites partie de l’équipage. Tous les marins font plein d’autres choses qui dépasse leur métier : contribuer à la manœuvre du bateau, à sa garde en escale ou lorsqu’il doit intervenir. Des secrétaires militaires ou des serveurs vont, par exemple, devenir brancardiers en cas de sinistre à bord. Même ceux qui sont chargés de la maintenance aéronautique, entretiennent les avions ou les hélicoptères dans des conditions différentes de la vie civile.
Quelles qualités recherchez-vous chez les candidats ?
Le sens du collectif. Si on n’est pas apte à la vie en équipage, c’est évidemment beaucoup plus difficile. Mais aussi la polyvalence et des qualités d’adaptation avec l’envie d’évoluer. Pour le reste, il n’y a pas de profil type car il y a des tas de métiers différents et de situations différentes dans la Marine. Cette diversité fait notre force. Comme dans tout groupe, il faut trouver des personnalités complémentaires dans un équipage.
Il y a des postes uniquement à quai ?
Oui, les guetteurs de la flotte, a priori, sont à terre dans des sémaphores pour surveiller le trafic et défendre le littoral de toutes les menaces qui viendraient du large. Même les marins ne sont pas tout le temps en mer. Il y a des moments où ils vont être affectés à terre dans des services de soutien, des états-majors… Cette alternance entre la terre et la mer fait aussi la richesse d’une carrière.
Etre passé par la Marine, c’est un atout pour la suite de sa carrière ?
Oui, c’est un véritable atout. Aujourd’hui, on n’a pas à aider les Marins à se recaser. Ils sont courtisés et reçoivent des offres d’emploi quand ils sont encore dans la Marine. Ce qui est recherché chez eux, beaucoup plus que leur diplôme, c’est leur expérience professionnelle concrète. Avoir vécu une vie de marin, c’est avoir affronté des problèmes et assumé des responsabilités dans des situations réelles où on a besoin à la fois de s’adapter, de coopérer avec les autres et d’être autonome.
Inscription : du vendredi 21 mars 9h au samedi 22 mars 18h. https://admin.eventdrive.com/public/events/68548/website/home
Programme : www.mer.gouv.fr/mer-en-commun/la-marine-recrute-lyon
Photo @Marine : Depuis le 28 novembre 2024, le groupe aéronaval (GAN) articulé autour du porte-avions Charles De Gaulle, participe à la mission CLEMENCEAU 25. Ce déploiement vise à renforcer la coopération avec les alliés et partenaires de la France et à contribuer aux opérations nationales et internationales en Méditerranée, en océan Indien et dans le Pacifique. En haut : Arrivée au dessus de l’USS Vinson. Ci-dessous : Le 12 février 2025, PHOTEX (séance de photo aériennes) entre Marine française, américaine et japonaise à l’occasion de l’exercice PACIFIC STELLER.