Quelles que soient les listes, les candidats lyonnais sont rares pour les élections européennes du 9 juin prochain. Ils seront encore moins nombreux à siéger au Parlement car ils sont de surcroît très peu souvent en position éligible. Tour d’horizon. Par Maud Guillot
Le 9 juin prochain, la France enverra 81 députés, sur les 720 qui composent le Parlement européen. Une élection qui a lieu au suffrage universel direct à un tour (il faut obtenir au minimum 5 % des voix pour avoir un élu). Selon les projections issues des sondages, le nombre d’élus de chaque parti varie mais cela ne devrait pas faire de différences pour les candidats de la région qui sont peu nombreux.
Du côté du Rassemblement National qui domine les intentions de vote et dont la campagne est dirigée par Jordan Bardella, aucun Lyonnais n’est éligible sur les 28 places possibles. Seule l’Eurodéputée sortante, Marie Dauchy figure en 22e position. Conseillère municipale d’opposition à Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie, elle avait remplacé, en 2022, Hélène Laporte élue à l’Assemblée Nationale.
À noter tout de même la présence d’Andrea Kotarac, président du groupe RN au Conseil régional en 35e position de la liste. C’est en 2019 à l’occasion des Européennes que ce militant de la France Insoumise était passé à l’extrême-droite, en désaccord avec le parti de Jean-Luc Mélenchon sur la souveraineté et les questions européennes.
Toujours à l’extrême droite, le parti d’Eric Zemmour, Reconquête pourrait décrocher 6 postes. La Lyonnaise Agnès Marion, ancienne candidate frontiste aux législatives, municipales, européennes et cantonales a donc une petite chance d’être élue. Elle est 7e sur la liste menée par Marion Maréchal dont elle est la chef de cabinet.
Deux autres Lyonnais font campagne : Damien Rieu (12e), porte-parole de Génération Identitaire, un mou- vement d’extrême droite dissous par le ministère de l’Intérieur en 2021 et Xavier Fourboul (40e), délégué départemental de Reconquête dans le Rhône. La liste compte des représentants originaires de la région : Ma- rine Chiaberto (17e – Isère), Stéphane Blanchon (28e – Isère), Sergé Lévy (38e – Drôme), Florie Ansannay-Alex (45e – Savoie), Maylis Perrot (51e – Loire), Laure Pellier (69e – Drôme), Evelyne Reybert (81e – Drôme).
Chez Renaissance, le parti présidentiel qui arrive 2e dans les sondages, les chances sont minces pour les Lyonnais, alors même que la métropole a été un des fiefs historiques du macronisme.
La liste menée parValérie Hayer ne devrait compter qu’une quinzaine d’élus contre 23 actuellement. Sauf surprise de dernière minute, le Lyonnais Ambroise Méjean, président des Jeunes avec Macron, qui est en 20e position, ne devrait donc pas être élu. Ce diplômé d’HEC, originaire d’Ardèche avait candidaté il y a deux ans aux législatives dans la 9e circonscription du Rhône où il avait été battu par le LR Alexandre Portier. La MoDem Danielle Attias, professeure de finances à l’école centrale pointe en 43e place, et Laëti- tia Pichon, conseillère municipale de Tassin-la-Demi-Lune en 69e place. Pour la région, l’Eurodéputée sortante du Cantal Catherine Amalric (27e) ne devrait pas retourner à Strasbourg. Les autres candidats : Cécile Prost (47e – Isère), Valérie Gonzo-Masso (73e – Haute-Savoie), Caroline Ortiz (79e – Haute-Savoie).
Chez Les Républicains, la liste menée comme il y a cinq ans par François-Xavier Bellamy, a été très longue à sortir et n’était même pas complète à la mi-mai. Il faut dire que les perspectives sont stationnaires : 7 élus envisagés contre 8 sous la précédente mandature. Aucun Lyonnais n’est éligible. Le seul régional qui pourrait sauver son poste, c’est Brice Hortefeux en 7e position. L’ancien lieutenant de Nicolas Sarkozy et ancien ministre, âgé de 66 ans, siège au Parlement depuis 2011 (après un premier mandat de 1999 à 2005). Les autres candidats régionaux: Bruno Faure, président du Conseil Départemental du Cantal (23e) et la conseillère régionale, Aline Mouseghian (26e – Loire). À gauche, la Nupes n’a pas résisté aux divergences euro- péennes.
Le Parti socialiste allié à Place Publique, derrière Raphaël Glucksmann, a été le premier à lancer sa campagne. Il est pour l’instant le grand gagnant à gauche avec 12 élus possibles selon les sondages contre 7 actuellement. La maire de Feyzin Murielle Laurent (6e) devrait donc siéger au Parlement (Lire son interview dans le numéro de mars). Contrairement à Sybille Douvillez, étudiante lyonnaise de 19 ans porte-parole de Place Publique dans le Rhône qui est 22e ou Frédéric Vermeulin, conseiller municipal de Villeurbanne (43e). Au niveau régional, le Drômois Pierre Jouvet, maire de Saint-Vallier et secrétaire général du PS devrait être élu car il figure en 3e position. Les autres candidats : Lucas Peyre (31e – Puy-de-Dôme), Jean Mallot (33e – Allier), Claire Cabanel (42e – Allier), Clémence Thomasson (66e -Isère), Véronique Fouché- court (70e – Loire), Vanessa Cros (72e – Cantal), Aubin Verilhac (73e – Drôme).
Dans cette dernière ligne droite des élections européennes, les Insoumis de Manon Aubry, semblent partis pour faire mieux qu’en 2019. Crédités de près de 8 %, ils pourraient avoir 7 ou 8 élus mais là encore aucun Lyonnais. Abdelkader Lahmar, enseignant est 26e, Anaïs Belouassa Cherifi 35e et l’ancien magistrat Albert Levy 72e. Les candidats de la région: Emile Fromont (60e – Ain), Louise Heritier (57e – Allier), Myriam Thieulent (21e – Isère), Daniel Ibanez (12e – Savoie), Nadia Loyer (25e – Drôme).
En 2019, ils avaient créé la surprise en remportant 13,5 % des suffrages, soit 13 sièges au Parlement européen. Mais cette année, la liste d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) menée par Marie Toussaint a rétrogradé dans les sondages, à environ 6 %, pas loin du seuil minimum. Aucun Lyonnais n’est éligible. La conseillère municipale de Lyon, Sophia Popoff est 19e et Loris Dumas, étudiant, 42e (Lire son en- tretien dans le numéro d’avril). Les autres candidats:Valen- tin Porte (28e – Loire), Lancelot Forestier (36e – Haute-Sa- voie), Marie Questiaux (53e – Isère), Joël Broc (62e – Ain), Armelle Granger (67e – Puy-de-Dôme)
