À un pâté de maisons des Brotteaux, ce restaurant intimiste propose une cuisine de marché le midi et des assiettes à partager le soir. Ici pas de tapas ou de planches, chaque plat est savamment mitonné. Par Clotilde Brunet
À un pâté de maisons des Brotteaux, ce restaurant intimiste propose une cuisine de marché le midi et des assiettes à partager le soir. Ici pas de tapas ou de planches, chaque plat est savamment mitonné. Par Clotilde Brunet
La Verrière tire son nom de l’ouverture sur la cuisine au fond de la salle mais aussi de celui du patron, Grégoire Laverrière. Diplômé de l’Institut Bocuse, il a commencé sa carrière en concevant des hôtels et des restaurants pour un fonds d’investissement avant d’avoir envie de se lancer à son compte. Nous avons testé cette adresse, ouverte depuis septembre, un soir de semaine. Au choix neuf plats salés, dont trois végétariens, et trois desserts. Grégoire Laverrière nous conseille de choisir deux plats salés “par personne” même si l’on est invité à tout mettre au centre de la table. La carte des vins liste une quarantaine de références en Bourgogne, Beaujolais et Vallée du Rhône.
Côté viandes, on opte pour la “piadina d’épaule d’agneau confite et pickles d’oignons rouges”, la “poitrine de porc fondante et son jus, crème de butternut”. Verdict ? On a deux profils autour de la table : un vrai “viandard” et une omnivore. Les deux se régalent! La piadina et un fromage frais style ricotta donnent un côté méditerranéen à l’agneau. L’adjectif “fondant” concernant la poitrine de porc est loin d’être mensonger! C’est tendre à souhait.
Côté végé, on tente “le poireau vinaigrette, purée de sésame torréfié, graines de sésame et yuzu” puis le “cèpe rôti, sabayon, poudre de cèpes et haricots noirs”. Il faut s’enlever de la tête les tristes poireaux un peu filandreux… La présentation est très esthétique. Ensuite, c’est une explosion de saveurs en bouche entre le goût de noisette du sésame et celui inimitable du yuzu. C’est sans doute le parti pris le plus fort de notre sélection. On termine la séquence salée avec le champignon associé de manière originale. Ça change des (trop) classiques persillades.
Yuzu corse
Derrière la verrière, on aperçoit le chef Loïc Vaginay s’affairer mais avec calme. Après huit années en sommellerie dans des maisons étoilées telles que Bocuse et Marcon, il s’est lancé derrière les pianos. Il travaille ses cartes à partir de produits 100 % frais, de saison et les plus locaux possible… Le yuzu vient par exemple de Corse. En tout cas il a un sens des associations averti! Les accords sont très harmonieux.
On conclut ce dîner avec deux desserts “le coulant au chocolat et crème chantilly aromatisé au cognac”. Le fan de chocolat est conquis ! La texture du petit gâteau est parfaite. La “brioche perdue, compotée de poires et coings, noisettes torréfiées, caramel beurre salé” est réconfortante. On a rarement l’occasion de manger du coing, c’est dommage. Il apporte une touche légèrement acidulée à ce dessert.
L’addition s’élève à 40 euros chacun pour l’équivalent de deux plats, un dessert et un verre de vin par personne.Vu la cuisine de haut vol servie, c’est honnête.
La formule du midi consiste en deux assiettes (entrée plat ou plat dessert) à 17 euros ou 3 assiettes à 21 euros dans un esprit cuisine de marché. Le chef propose un choix entre deux options d’entrée, de plat et de desserts. “Notre objectif c’est que ce soit bon, frais et efficace”, résume Grégoire Laverrière.
Ce petit restaurant de 23 couverts s’adresse plutôt à des petites tables, de 2 ou 4 personnes. “J’aime bien les grandes tablées de bons vivants. Je limite à 10 convives vu la configuration de la salle”, ajoute Grégoire Laverrière.
La Verrière, 64 rue Ney, 69 006 Lyon.Tél. 06 60 20 12 84. Réservation en ligne.
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