FEMAT vient d’inaugurer son nouveau siège social à Dardilly. Un bâtiment qui se veut emblématique de la démarche de son fondateur : utiliser des matériaux et des techniques variés pour atteindre de hautes performances énergétiques. Florian Brunet-Lecomte avait accordé un entretien à Mag2Lyon pour son hors-série développement durable 2023. Par Lionel Favrot
Hors-série disponible par ce lien:
www.mag2lyon.fr/produit/hors-serie-developpement-durable-2023/
Comment avez-vous découvert ces matériaux performants ?
Florian Brunet-Lecomte : Je ne vais pas prétendre avoir été visionnaire. Après mes études à l’IUT GEA à la Doua, une formation universitaire très pertinente, puis à l’école supérieure de commerce de Reims, j’ai travaillé cinq ans dans l’audit des entreprises. J’ai découvert la gestion des stocks et j’ai décidé de me lancer dans le négoce de matériaux. En 2011, les économies d’énergie m’ont semblé une piste intéressante. On a resserré notre offre sur les références les plus performantes avec 8 000 articles contre plus de 300 000 chez les grands négociants.
Pourtant, il y avait déjà des négociants spécialisés dans le biosourcé !
Oui, mais avec Arnaud Sornay, mon associé, on a voulu agir avec agilité et sans dogmatisme. On peut atteindre des performances énergétiques élevées aussi bien avec de la laine de verre qu’avec un isolant naturel. On s’est donc positionné sur l’objectif à atteindre plutôt que de se limiter à certains types de matériaux.
En quoi cela vous a été bénéfique ?
C’est ce qui nous a permis de prendre la vague des isolations à 1 euro. Ce système incite les grands groupes à payer des travaux d’économies d’énergie plutôt que des taxes car c’est moins cher. Moyennant une commission, on est devenu intermédiaires entre eux et les artisans se fournissant chez nous. Ce sont les producteurs de certificats d’économies d’énergie. On est aujourd’hui sur le dispositif MaPrimeRenov’.
Mais ce système d’isolation à 1 € a été décrié…
Malheureusement, il y a eu de l’éco-délinquance, ce qui explique que l’État a fini par donner un tour de vis. Nous, on a été aspirés par cette vague. D’une année sur l’autre, on est passés à 5 millions d’euros puis à 12 millions d’euros de chiffre d’affaires. Et quand les fabricants de laine de verre n’arrivaient plus à répondre à la demande, on a proposé de la fibre de bois à nos clients. Cela nous a permis de faire venir au biosourcé des gens qui ne voulaient pas en entendre parler. On a aussi pris des parts dans ASTI, un bureau d’études spécialisé situé à Moirans en Isère.
Aujourd’hui, ce positionnement est-il toujours distinctif ?
Oui. Aujourd’hui, on est à 20 millions d’euros de chiffres d’affaires. On vient nous chercher pour notre expertise en matière d’accompagnement des projets de rénovation énergétique, de leur financement jusqu’au choix des matériaux. Notre nouveau siège social livré en 2022, est désormais notre carte de visite. On a travaillé avec l’architecte Jean-Philippe Charon d’Archigroup et Franck Janin du bureau d’études Heliasol, tout en suivant les travaux de très près !
Qu’avez-vous choisi comme matériaux ?
Fidèle à notre ADN non dogmatique, on a construit un bâtiment mixte avec une structure en béton et une isolation en fibres de bois. On descend à une consommation de 13,7 kWh/m2/an, ce qui nous situe au-dessous du seuil maxi de 15 kWh/m2/an à ne pas dépasser pour un bâtiment passif. Dans un deuxième temps, on va ajouter un deuxième étage en bois-paille, et poser des panneaux solaires en toiture. Ce bâtiment sera alors à énergie positive, c’est-à-dire qu’il va produire plus d’énergie qu’il n’en consomme. Sur place, on a un show-room et un plateau technique pour montrer les bonnes solutions et les bons gestes, par exemple pour assurer l’étanchéité à l’air.