Immobilier LMH réinvente Montessuy

LMH réinvente Montessuy

Construite dans les années 1930 sur le modèle de la Cité-Jardin, la résidence Montessuy était trop obsolète pour être réhabilitée. La seconde phase de sa démolition-reconstruction vient de démarrer. Visite de ce chantier de Lyon Métropole Habitat, principal bailleur social de la Métropole. Par Lionel Favrot

Préserver des espaces végétalisés dans les aménagements urbains préoccupait déjà certains urbanistes des années 30. C’est ce qu’on peut découvrir en parcourant la résidence Montessuy, place Calmette à Caluire, à deux pas de la Croix-Rousse. En effet, les deux alignements d’immeubles sont séparés par une grande allée arborée. Né en Angleterre, le concept de la “cité-jardin” a pris forme au cours de la première moitié du XXe siècle pour améliorer la qualité de vie des ouvriers embauchés dans l’industrie, souvent issus de la campagne. Une première tentative de concilier ville et nature pour des habitats à loyer modéré (HBM).
Il faut préciser que pour ce site, il y a une autre raison à cet espace non construit. Une raison souterraine. Sous nos pieds passe la galerie qui reliait le fort de Caluire, rasé, à celui de Montessuy, encore visible. Autrefois militaire, elle a aussi servi de champignonnière de 1960 à 1972. La Ville en est propriétaire et il n’est pas exclu qu’elle retrouve un jour cette vocation puisque ce type de production locale revient à la mode. C’est lors de la construction des voies de circulation que cette galerie s’est retrouvée complètement enterrée. Des capteurs ont été installés afin de prévenir tout dommage sur cet ouvrage. Pour retrouver son entrée, il suffit de traverser la rue Pasteur et de suivre le mail planté au coeur de la partie sud-ouest de la Résidence Montessuy déjà complètement réaménagée avec 350 logements privés et sociaux. À proximité également, la piste cyclable de la Voie de la Dombes qui rejoint Sathonay-Camp.
MIXITÉ SOCIALE
L’Est de la résidence Montessuy, objet de ce reportage, est en pleine démolition. Guidés par Stéphanie Picotin, Céline Foulonneau et Sophie Descroix de Lyon Métropole Habitat, on monte dans les étages. À l’intérieur, le confort moderne consistait en l’arrivée de l’eau directement dans les appartements et la présence d’un WC. Les vestiges de tapisseries à fleurs et de parquet bois rappellent les vies que ces murs ont abritées. Au fil du temps, de nouveaux aménagements indispensables se sont ajoutés, mais l’exiguïté de certains appartements a contraint à des agencements étonnants. Par exemple une douche glissée juste derrière le WC, faute de place. En revanche, la vue qu’on découvre sur l’Ouest lyonnais depuis les balcons joliment arrondis, n’a pas pris une ride. Le cabinet d’architecte lyonnais Gauthier Conquet a réinterprété cet état d’esprit de la Cité-Jardin et ce sont ses confrères d’AFAA qui ont été retenus pour cette partie Est. La liaison piétonne centrale, élargie à 600 m2 avec arbres, gazon et potager, va desservir quatre immeubles de 4 à 5 étages. Ils accueilleront 204 logements dont 104 en locatif social pour favoriser la mixité. “Leur positionnement en quinconce garantit davantage de luminosité”, relève Céline Foulonneau responsable d’opérations chez LMH. Côté rue, 600 m2 de locaux commerciaux seront proposés.
BAIL RÉEL SOLIDAIRE
Au total, si on prend l’ensemble de l’opération, la mixité sera même renforcée avec 311 logements sociaux contre 282 auparavant. S’ajoutent également 235 logements en bail réel solidaire (BRS), un dispositif qui permet de déconnecter le prix du foncier de celui du logement. L’investissement est donc moins important pour les acquéreurs qui deviennent pleinement propriétaires de leur appartement mais n’ont qu’une faible redevance à verser à la foncière créée par le Grand Lyon pour avoir le droit d’occuper le terrain. “Lyon Métropole Habitat a entièrement assumé cette opération d’aménagement en finançant cette réhabilitation d’ampleur par la cession de droits à construire à deux opérateurs privés, Marignan et 6e Sens”, précise Stéphanie Picotin chargée d’opérations à LMH. Au préalable, ce bailleur social a dû reloger les ménages habitant ici. Ce qui a pris neuf ans, de 2012 à 2021, pendant que la première phase du chantier était lancée. 25 % ont retrouvé un logement dans la nouvelle résidence et 75 % à Caluire. En majorité dans le parc social. Après une phase de désamiantage, l’opération est donc entrée dans sa phase démolition. Toute la décoration et les équipements ont été enlevés pour que le béton de ce chantier soit concassé et réemployé, dont une partie sur le chantier lui-même. Au total, 25 000 tonnes de déchets vont être évacuées.
Ce n’est qu’en 2024 que le terrain sera prêt pour entamer la construction et la livraison des derniers logements est programmée pour 2026. Lyon Métropole Habitat a donc dû suivre cette opération pendant 14 ans pour mener à bien la réinvention de cet espace urbain.

Visuel : @AFAA architectes

Voir le reportage vidéo : 
https://www.youtube.com/watch?v=83_ZymigU-4

Article paru dans le Mag2Lyon N°146 – juin 2022
A commander par ce lien :
www.mag2lyon.fr/produit/mag2-lyon-juin-2022/
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